Tout savoir sur les ETFs

Les Exchange-Traded Funds (fonds indiciel coté en Bourse en Français), plus communément appelés ETFs, ont révolutionné le paysage financier au cours des dernières décennies. Ces instruments d’investissement offrent aux investisseurs une alternative attrayante aux fonds communs de placement traditionnels et aux actions individuelles. Dans cet article, nous plongeons dans le monde des ETFs, explorant leurs origines, leur fonctionnement, les avantages qu’ils offrent aux investisseurs, ainsi que les considérations importantes à prendre en compte avant de plonger dans cet univers financier dynamique.

Qu’est–ce qu’un ETF ?

Un ETF (ou trackers) est un fonds d’investissement qui peut être négocié en Bourse comme un instrument financier traditionnel et qui est conçu pour représenter un panier d’actifs (actions, des matières premières, des obligations, …) ou pour répliquer un indice boursier. Le premier ETF a été introduit en 1993.

Pourquoi les ETF sont populaires ?

Les ETF sont populaires pour plusieurs raisons :

  1. Diversification : Ils permettent aux investisseurs d’acheter un panier diversifié de titres en une seule transaction, ce qui réduit les risques liés à la détention d’un seul titre. Par exemple, en achetant un ETF qui réplique l’indice MSCI World, vous vous exposez à près de 1800 entreprises dans 23 pays. Votre investissement variera selon les grandes tendances mondiales plutôt que selon l’évolution d’entreprises particulières. Cela limite fortement la volatilité.
  2. Faible coût : Ils ont généralement des frais de gestion beaucoup plus bas que les fonds communs de placement, ce qui en fait une option plus louable pour les investisseurs. Les frais sont souvent inférieurs à 0,5 % comparés aux frais des fonds communs de placement qui peuvent souvent dépasser 1 % voire 2 %.
  3. Facilité de négociation et liquidité : Ils se négocient sur les bourses comme des actions, ce qui permet aux investisseurs d’acheter et de vendre des parts tout au long de la journée, contrairement aux fonds communs de placement qui ne se négocient qu’à la fin de la journée.
  4. Transparence : Les investisseurs peuvent vérifier à tout moment les valeurs dans lesquelles vous avez investi votre argent.
  5. Flexibilité : Ils sont disponibles sur de nombreux marchés et permettent aux investisseurs d’accéder à différents secteurs, styles de gestion ou zones géographiques.

ETF passif vs actif

Les ETF peuvent être de nature passive ou active.

Un ETF passif est conçu pour suivre la performance d’un indice particulier, tel que le S&P 500, et a généralement des frais inférieurs à ceux des ETF actifs. Les ETF passifs détiennent généralement un panier de titres qui reflète la composition de l’indice sous-jacent.

Un ETF actif est de création récente (après 2018) et est géré par un gestionnaire de placements qui essaie de surperformer le marché en sélectionnant des actions dont on s’attend à ce qu’elles performent mieux que le marché en général. Ce nouveau type d’ETF permet même des stratégies de trading de type « day trading ». La surperformance n’est toutefois pas une garantie. Certains ETF peuvent battre leur indice, mais ils peuvent également faire beaucoup moins bien. Les ETF actifs ont généralement des frais plus élevés que les ETF passifs.

Les ETF passifs sont devenus de plus en plus populaires en raison de leurs faibles frais et du fait qu’ils offrent aux investisseurs une exposition à une large gamme de titres en un seul investissement. De plus, les ETF passifs sont souvent préférés par les investisseurs qui pensent qu’il est difficile de battre le marché de manière constante.

Les ETF actifs, en revanche, peuvent être plus appropriés pour les investisseurs qui sont prêts à payer des frais plus élevés pour avoir le potentiel de surperformer le marché. Les ETF actifs peuvent être particulièrement utiles sur les marchés où le degré de volatilité est élevé ou sur lesquels il peut être plus difficile d’obtenir des rendements par le biais d’un investissement passif.

ETF physique vs synthétique

La réplication physique implique l’achat réel des titres sous-jacents de l’indice ou du panier de titres que l’ETF suit. Cela signifie que l’ETF détient réellement les titres. La gestion de l’ETF peut utiliser différentes méthodes pour sélectionner les titres sous-jacents, telles que la pondération en fonction de la capitalisation boursière, la pondération égale ou la pondération fondamentale. L’objectif est de répliquer aussi étroitement que possible la performance de l’indice ou du panier de titres.

La réplication synthétique, quant à elle, n’implique pas l’achat réel des titres sous-jacents. Au lieu de cela, la gestion de l’ETF utilise des dérivés tels que des swaps ou des contrats à terme pour imiter la performance de l’indice ou du panier de titres. Cela signifie que l’ETF ne détient pas les titres sous-jacents, mais plutôt un contrat avec une contrepartie pour fournir la performance de l’indice ou du panier de titres.

Avantages et inconvénients de chaque méthode

Chaque méthode de réplication présente des avantages et des inconvénients.

La réplication physique est considérée comme plus transparente et plus simple à comprendre pour les investisseurs, car elle convient directement aux mouvements du marché. Cependant, elle peut entraîner des coûts plus élevés, tels que des frais de transaction, des commissions et des coûts de garde, en raison de la nécessité d’acheter et de détenir physiquement les titres du sous-jacent. Certains facteurs peuvent affecter la performance de l’ETF par rapport à son indice de référence et entraîner une « tracking error ». Parmi ces facteurs, on peut citer les frais de gestion de l’ETF, les coûts de transaction, le timing des transactions, les écarts de liquidité entre les titres du sous-jacent et les différences de dividendes. Les ETF à réplication physique comportent une « tracking error » plus importante que les ETF synthétiques.

La réplication synthétique, en revanche, peut être moins coûteuse à mettre en œuvre et peut être utilisée pour suivre des indices qui ne peuvent pas être facilement répliqués physiquement, tels que les indices de matières premières ou de devises. Cependant, elle peut également présenter des risques de « tracking error » à cause des spreads des swaps (coût facturé par les banques d’investissement pour fournir la performance d’un indice), des frais de gestion de l’ETF, ainsi que des fluctuations du marché et d’événements imprévus.

Il est important de surveiller La tracking error d’un ETF pour s’assurer qu’il convient correctement à son indice de référence.

Décrypter le libellé d’un ETF

Le libellé d’un ETF est composé de plusieurs parties qui fournissent des informations sur le fonds.

Dans la plupart des cas, le libellé commence par :

  • Le nom de l’émetteur : le nom de la société qui émet l’ETF est souvent inclus dans le nom de l’ETF. Par exemple, « iShares », « Lyxor », « Amundi », « SPDR », « Vanguard », …
  • Gamme de base : Le nom du fournisseur peut également être associé à une sous-marque, comme Core ou Prime. Par exemple, « ishares core msci world ».
  • Indication sur l’indice de référence répliqué : l’ETF peut être basé sur un type d’actif particulier, comme les actions, les obligations, les matières premières ou les instruments. Le nom de l’ETF peut donc inclure une indication de l’actif sous-jacent. Par exemple, « iShares S&P 500 ETF » est un fonds indiciel qui convient aux 500 plus grandes sociétés américaines cotées en bourse.
  • Stratégie : La stratégie peut concerner une zone géographique. Par exemple, « iShares MSCI Europe ETF » suit les actions européennes.
  • Directive UCITS : L’ETF répond-il à la directive UCITS auquel cas vous pourrez trouver un libellé tel que « iShares Core MSCI World UCITS ETF »
  • Suffixe :
    • Les ETF qui paient sont appelés « distribution » ; ils peuvent comporter des suffixes tels que D, Dis, Dist. Par exemple iShares Core S&P 500 UCITS ETF USD (Dist).
    • Les ETF qui réinvestissent sont appelés « capitalisation » ou « accumulation » ; ils peuvent comporter des suffixes tels que Acc, C, Cap, DR (Dividendes réinvestis). Par exemple comme dans « LYXOR CAC 40 (DR) UCITS ETF »
    • Les ETF laissent également l’opportunité de shorter (vendre à découvert) ; ils peuvent comporter le suffixe short, inverse, bear. Par exemple, « iShares Short Treasury Bond ETF ».

Eligibilité des ETF

Les ETF sont éligibles sur un compte-titres, un PEA, un PEA-PME ou encore une assurance vie. Cependant, chaque support d’investissement a sa spécificité et chacun a ses critères de sélection. C’est pourquoi, sur une assurance vie par exemple, tous les ETF ne pourront pas prétendre être éligibles. Notons aussi que le mode de réplication peut aussi entrer en jeu pour les critères d’éligibilité au PEA.

TER

Le TER (Total Expense Ratio) représente le coût total que vous devez payer pour détenir l’ETF. Il comprend les frais de gestion, les coûts de transaction, les frais juridiques et comptables, ainsi que d’autres frais associés à la gestion de l’ETF.

Le TER est exprimé en pourcentage et représente la part des actifs totaux de l’ETF qui est utilisée pour couvrir les coûts de gestion. Par exemple, si le TER d’un ETF est de 0,2 %, cela signifie que les frais de gestion annuels de l’ETF sont de 0,2 % de la valeur totale de l’actif sous-jacent.

Il est important de noter que le TER n’inclut pas les coûts de négociation sur le marché secondaire, tels que les commissions de courtage et les spreads. Ces coûts dépendent de l’intermédiaire financier utilisé pour acheter ou vendre l’ETF, et peuvent varier d’un courtier à l’autre.

Tracking difference

La « tracking difference » (écart de performance), qui peut être utilisé en plus du TER, est un terme utilisé pour décrire la différence entre la performance d’un ETF et l’indice de référence qu’il suit. Si un ETF convient à un indice boursier, par exemple, la performance de l’ETF devrait être très proche de celle de l’indice. Cependant, il peut y avoir des différences en raison :

  1. TER : Les coûts de gestion des ETF se répercutent sur la différence de suivi puisque l’indice de référence n’en n’a pas.
  2. Méthode de réplication : certains modèles de réplication synthétique (swap) peuvent entraîner des faibles différences de performance.
  3. Impôts : Les différences entre les taxes calculées et les taxes réelles peuvent entraîner des écarts de l’ETF.
  4. Freinage de trésorerie (Cash Drag) : Les dividendes distribués ne sont pas réinvestis. Dans ce cas-là, les dividendes sont conservés en liquidités plutôt que d’être réinvesti dans l’ETF en question, entraînant ainsi une performance inférieure à celle du marché. Des décalages et donc des écarts se font sentir.
  5. Timing : le rééquilibrage de l’ETF suite à des changements dans l’indice de référence peut contribuer à un écart ponctuel.
  6. D’autres facteurs comme le prêt de titres.

Pour calculer l’écart de performance, vous devez comparer la performance totale de l’ETF avec celle de l’indice de référence sur une période donnée, par exemple un an. Si l’ETF a surperformé l’indice, cela peut être dû à une gestion active du portefeuille, mais si l’ETF a sous-performé l’indice, cela peut être dû à des frais élevés ou à une erreur de suivi de l’indice.

Il est important de comprendre la tracking difference avant d’investir dans un ETF, car cela peut avoir un impact significatif sur votre rendement. Les investisseurs doivent également être conscients que l’écart de performance peut varier au fil du temps en raison de changements dans la composition de l’indice, des frais de gestion de l’ETF et d’autres facteurs. Il est donc important de surveiller régulièrement la performance de l’ETF par rapport à son indice de référence.

En général, les investisseurs recherchent des ETF avec une tracking error faible et une tracking difference proche de zéro pour s’assurer que l’ETF suit de près son indice de référence et offre des performances similaires.

Tracking error

La « tracking error » est un outil de calcul quasiment identique à la tracking difference ; à la différence près qu’elle mesure la volatilité des fluctuations de la tracking difference. Autrement dit, elle permet d’évaluer la qualité de la tracking difference pour ainsi dire l’écart-type des différences entre la performance de l’ETF et celle de l’indice de référence. Plus la tracking error est faible, plus l’ETF suit son indice de référence.

La tracking error est donc un facteur à prendre en compte pour le long terme dans l’analyse d’un ETF. Pour un investisseur passif, il est important qu’elle soit faible et stable dans le temps.

ETF Smart Beta

Les ETF Smart Beta sont basés sur une analyse algorithmique plutôt que sur une pondération en fonction de la capitalisation boursière. Ce processus systématique, résolu par les Mathématiques, permet d’identifier les actions qui répondent aux critères spécifiques du fonds, ce qui peut aider à fournir une performance supérieure ou à réduire le risque par rapport à un fonds indiciel traditionnel. Ces critères peuvent être :

  • Investir dans les actions à fort dividende
  • Investir dans les actions les moins volatiles pour limiter le risque
  • Investir dans les actions sous valorisées (prix de l’action est bas par rapport aux fondamentaux de l’entreprise)
  • Investir dans les actions à forte croissance
  • Etc
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